Nous nous sommes rendus au Centre d’histoire de la Résistance et de la Déportation le vendredi 13 octobre accompagnés d’Olivier Givre pour nous guider en ce début de terrain et faire le lien avec l’institution, ainsi que de Maureen et Jordanne Burnot qui s’occupaient de filmer et d’enregistrer nos échanges au cours de la journée. Nous avons été accueillis à 10h par la directrice de l’établissement, Mme Isabelle Doré-Rivé. Elle a débuté par une présentation générale : Mme Rivé nous a présenté le lieu et son histoire en partant de son utilisation pendant la guerre à ce qu’il est devenu aujourd’hui.
Anciennement chef-lieu de la gestapo lyonnaise dirigée par Klaus Barbie, il a été ensuite animé par d’anciens résistants bénévoles et s’est peu à peu professionnalisé à partir des années 1990 (au moment de la disparition progressive de ses acteurs principaux). Il est aujourd’hui défini comme un Centre d’histoire qui tend à représenter « la vie de tous les jours » des personnes vivant à Lyon pendant la période de la Seconde Guerre Mondiale, mais aborde également des sujets tels que la mémoire, les génocides, les crimes de guerre qu’ils soient passés ou présents ainsi que les migrations qui sont centrales aux réflexions sur la notion de conflit. Plus généralement, le centre a pour rôle de conserver des objets et témoignages de la Seconde Guerre Mondiale, de les rendre accessible et de mettre en oeuvre des actions de médiation afin de « contribuer au progrès de la connaissance ».
Après cette présentation, Isabelle Rivé nous a fait part des attentes du centre concernant notre collaboration. Elle nous a expliqué que notre travail principal allait consister à participer à l’élaboration d’une exposition temporaire nommée « Génération 40 – Les jeunes et la guerre ». Pour cela elle nous a remis un dossier de production ("Présentation de projet d'exposition "Génération 40 -- Les Jeunes et la guerre" CHRD, Lyon - octobre 2018") décrivant le projet ainsi que le processus de réalisation et de construction d’une exposition en abordant les côtés économiques et la collaboration avec les scénographes. S’en est alors suivi un temps d’échange pour bien cerner et comprendre ce qu’il était attendu de nous. Notre travail allait donc se concentrer sur des sujets tels que l’éducation à la paix et l’éducation genrée chez les jeunes de la catégorie J3, c’est à dire entre 13 et 21 ans environ.
Nous avons ensuite eu droit à une visite guidée de l’exposition actuelle « Les jours sans » sur l’alimentation en temps de guerre, pour observer comment se construisait une exposition, profiter de la visite mais aussi afin de comprendre ce que l’on pouvait attendre de nous en observant le travail fait par le groupe d’étudiants de l’année dernière.
En second lieu, nous avons rencontré Régis Le Mer, archiviste du musée. Il nous a tout d’abord présenté son travail en nous expliquant son métier : conserver, trier et archiver les objets et témoins de l’histoire. Il fait également partie des décideurs lorsqu’il s’agit d’acquérir de nouveaux objets (armes, casques, lettres, et toute sorte d’objets du quotidien de l’époque…). Il nous a ainsi présenté plusieurs objets de la réserve : fusils, casques, lettres, photos, ceinture et autres, nous expliquant leur histoire et leur valeur muséographique. Cette rencontre nous aura apporté des connaissances face au traitement des objets dans le cadre muséal et concernant les critères d’exposition recherchés. Nous avons ensuite retrouvé Isabelle Rivé pour préciser et reparler de notre projet commun. Les questions de méthodologie ainsi que de formats de rendus furent abordées, jusqu’à ce que tout soit assez clair. Durant cette première journée nous avons donc été amenés à commencer nos premières réflexions sur cette collaboration nouvelle pour nous : celle avec une institution muséale composée presque uniquement d’historiens. A partir de là et en éclairant encore quelques questionnements sur le travail attendu, nous avons pu débuter nos recherches en archives.